Le solstice hivernal est au cœur de toutes les conversations, attisant ici et là l’imaginaire des plus grands. Têtes pensantes du siècle dernier, maestros picturaux ou illustres mélomanes n’ont eu de cesse de dépeindre l’hiver comme un protagoniste à part entière. Poèmes, peintures, photographies, partitions... autant de manières d’honorer – par le mot, la note, la couleur – la saison du moment et ses mille visages.  Que l'ouïe s'acclimate aux rythmiques de saison, que certains compositeurs ont su d'ailleurs apprivoiser avec écoute et révérence : Piotr Ilitch Tchaïkovski et sa symphonie n°1 "Rêves d’hiver", Claude Debussy et sa partition pour piano "La Neige danse", Émile Waldteufel et sa valse en hommage aux "Patineurs" de la Seine. 

Ce bel hiver, personnage au tempérament énigmatique, à l’allure distinguée et au parfum si singulier, que chacun rencontre une fois l’an, puisqu’on doit sa fidélité au juste rythme des saisons. Une beauté froide et insaisissable, qui s'apprivoise pour être comprise, et éveille à parts égales, passion et désamour. Sa silhouette longiligne s’élance à l’image d’un horizon immaculé, dont la seule limite serait les premiers bourgeonnements du printemps. Son parfum, assurément glacial, sait pourtant s'entourer de notes chaudes, perchées entre la nostalgie, le réconfort et l’intime.