Il est cet instant précieux où l’aube n’a pas encore hissé toute sa splendeur, la nuit et le jour se chevauchent, la lune hésite à céder sa place au soleil. Une obscurité lumineuse et paisible, scindée soudainement par le sifflement d’un messager divin : la première hirondelle. Un brin matinal ce frêle animal, mais bien heureux est celui qui s’échappe du sommeil hivernal bercé par ce chant mélodieux – la douce sonate printanière. À chaque note, les bourgeons se font fleurs et le monde encore assoupi par la froideur des nuits s’éveille enfin. 

À la manière d’un être aimé – dont l’absence prolongée transforme les retrouvailles en grande célébration – le printemps porte en lui le plus haut sentiment de félicité parmi les quatre saisons. Il est ardemment attendu, et sagement, nous attendons.