Comme un jeu et un faisceau d’indices, les soins de l’Officine vont servir de fil rouge dans ce dédale d’enquêtes formidables, en hommage à cet univers noir, si noir, où un thé servi dans la bibliothèque évoque le Miel d’Angleterre et autres pharmacopées, où le détective Hercule Poirot prend soin, avec méthode et maniaquerie, de sa superbe moustache, où l’Orient-Express devient le théâtre d’une tragédie avec des allumettes et des initiales faisant office de preuves, où des voyages en Égypte et des fouilles archéologiques en Orient mettent à jour la vérité et, enfin, où les roses ne font pas qu’enivrer de leur parfum. Voici le moment de faire marcher ses petites cellules grises comme Poirot pour pister la cosmétique dans l’œuvre de Dame Agatha.
« Je n’ai aucun doute sur la profession qu’exerçait notre voisin. C’est un coiffeur à la retraite, il n’y a qu’à voir sa moustache. » C’est de cette manière cavalière que le docteur Sheppard décrit Hercule Poirot, le détective belge génial créé par Agatha Christie, dans Le Meurtre de Roger Ackroyd. S’il résout les énigmes les plus obscures, Poirot cultive aussi son perfectionnisme dans d’autres domaines, avec un goût certain pour l’ordre et l’Art déco, une mise irréprochable, même au milieu du désert, et une moustache impeccablement entretenue, devenue un élément incontournable de sa personnalité. Il est ainsi décrit dans Le Crime de l’Orient-Express (1934) : « Un petit homme avec une énorme moustache » . Pour soigner un attribut capillaire de cet acabit, l’Officine conseillerait le peigne de poche Le Rebel, parfait pour les retouches intempestives, ainsi qu’un outil indispensable à un rasage précis, le Blaireau en bois de hêtre.
Pour parfaire sa coiffure avec le plus grand soin, le peigne Le Méthodique, disponible dans les teintes ivoire et tortue, est idéal, par son nom bien sûr, mais aussi par ses lignes parfaites, aussi carrées et élégantes que les raisonnements de Poirot : « Mon cher, tout cela paraît si fou que j'ai en permanence le sentiment que tout, en réalité, est d'une grande simplicité. Mais je reconnais que ce n'est là qu'une de mes petites lubies... »
Ce n’est sans doute pas un hasard si le détective qu’Agatha Christie a imaginé se comporte de manière aussi maniaque et soignée. Pendant la Première Guerre mondiale, l’écrivaine s'engage comme infirmière bénévole avant de décrocher en 1917 son diplôme de pharmacienne. Cette formation lui sera de la plus grande aide lorsqu’il s’agira d’imaginer des empoisonnements divers et variés, et de promouvoir une hygiène irréprochable. On l’imagine très bien utiliser une profusion de savons, au point que dans l’un de ses romans La Dernière Énigme, il se transformera en arme de dernier recours, quand Miss Marple, menacée, se sert d’eau savonneuse pour mettre en déroute un meurtrier. Et pour retrouver ce côté tellement anglais de l’enquête en bibliothèque, quoi de mieux que le Savon Superfin Miel d’Angleterre, délicatement parfumé aux accords de miel, de musc et de bois de cèdre ?
« Un bain. On a une sorte de cuve de porcelaine, on tourne des robinets, l’eau coule, on se plonge dedans, on sort et, faisant glou-glou-glou, l’eau descend dans les conduites...
»Hercule Poirot dans Les Vacances d’Hercule Poirot, 1941
Dans son célèbre roman écrit en 1934, un meurtre est commis de nuit dans ce train de luxe en partance d’Istanbul, avec, entre autres, à son bord Hercule Poirot, une princesse russe, une missionnaire suédoise, un comte hongrois, un colonel anglais, etc. L’atmosphère de ce train mythique roulant à pleine vitesse en hiver entre l’Orient et l’Europe évoque la senteur mystérieuse de l’Eau Triple de l’Officine Oud de Medine, aux accords de bois d’oud, de rose, de safran et d’ambre.
Hercule Poirot va mener l’enquête avec virtuosité, analysant tous les indices, dont un beau mouchoir brodé portant une étrange initiale H, orné à la manière des Baumes des Muses des initiales de leur propriétaire.
« Ceci est, mes amis, un mouchoir extrêmement cher — un objet de luxe, fait main, brodé à Paris. Lequel des passagers, à part l'initiale, était susceptible de posséder un tel mouchoir ? »
« Ceci est, mes amis, un mouchoir extrêmement cher — un objet de luxe, fait main, brodé à Paris. Lequel des passagers, à part l'initiale, était susceptible de posséder un tel mouchoir ?
»Hercule Poirot dans Le Crime de l'Orient-Express, 1934
Grande voyageuse, Agatha Christie a parcouru l’Orient, notamment avec son second mari, l’archéologue Max Mallowan, qu’elle avait épousé en 1930. Elle a séjourné quelques temps à Assouan au Old Cataract Hotel et a visité les temples d'Abou Simbel pour en faire le décor de son livre Mort sur le Nil (dont la dernière adaptation cinématographique par Kenneth Branagh vient de sortir).
Elle y décrit l’Orient et ses trésors tel que le rêvent et le découvrent les érudits du XIXe siècle. Une atmosphère qu’on retrouve dans deux senteurs de l’Officine : Retour d’Égypte, envoûtant avec de profondes notes de jasmin, d’ambre, de musc et de rose, et Alexandrie, qui transporte sur les bords du Nil en un accord vert de citron, de cassis et de thé à la menthe, piqué de gingembre et arrondi de vanille – toutes deux sont déclinées en alabastres et en allumettes parfumées.
« Et, comme je l'ai dit, nous irons en Égypte pour notre lune de miel. Au diable la dépense ! J'ai toujours voulu aller en Égypte toute ma vie. Le Nil et les pyramides et le sable...
»- Mort sur le Nil, 1937
« Maintenant, la route serpentait vers le haut depuis le Jourdain, se tordant et tournant avec des bosquets de lauriers montrant leurs fleurs roses... "On ne peut s'empêcher de souhaiter qu'il y ait un peu d'ombre", murmura-t-elle. "Mais tout ce vide me semble si merveilleux, pas vous ?" Sarah hocha la tête. Oui, pensa-t-elle, le vide était merveilleux... Guérisseur... Paisible... »
- Rendez-vous avec la Mort, 1938
Agatha Christie a souvent suivi son mari archéologue sur des campagnes de fouilles qui ont servi de cadres à nombre de ses intrigues. Meurtre en Mésopotamie (1936) se déroule ainsi sur le site des fouilles des tombes royales d'Ur en Irak menées par le British Museum, et Rendez-vous avec la mort (1938) se déroule à Pétra en Jordanie. Les couvertures originales de ces deux livres ont été conçues par l’architecte de ces expéditions, Robin Macartney. Dans Mort sur le Nil, Agatha Christie fait dire ces mots à Poirot, qui expliquent le lien qu'elle établit entre l’archéologie et les romans noirs : « Une fois, j’ai fait partie d’une expédition archéologique professionnelle et j'y ai appris quelque chose. Au cours d'une fouille, quand quelque chose sort de terre, tout est déblayé très soigneusement tout autour. (…) C'est ce que j'ai cherché à faire, éliminer la matière superflue afin que nous puissions voir la vérité, la vérité nue et éclatante. »
La senteur de l’Officine Al Kassir, aux accords chauds de géranium, de patchouli et de cardamome, recèle en son cœur le bois de santal, considéré comme un arbre sacré en Orient, un « don des dieux » censé ouvrir le troisième œil. De quoi faire rêver n’importe quel détective... Al Kassir se décline notamment en Huile Antique et Savon Superfin pour entamer un voyage somptueux dans les splendeurs orientales.
Jardinière émérite, Agatha Christie a écrit un poème en hommage à cet univers My Flower Garden et a même hissé la rose au rang d'indice majeur dans un de ses romans Je ne suis pas coupable où un de ses témoins affirme avoir été blessé par l’épine d’un rosier parfumé... sans épines, le Zéphirine Drouhin. On préférera à cette fleur la Rose de Damas, une senteur déclinée comme un bouquet en Huile de savon, Huile Antique, Lait Virginal ou Eau Triple. Le parfum lui-même fait partie des traces laissées par les criminels et Poirot, dont l’odorat est très fin, va déceler les envoûtantes émanations d’un parfum fictif « Gabrielle 16 » sur les lieux du crime dans Les Vacances d’Hercule Poirot en 1941.
Toutes ses enquêtes se terminent bien sûr par un « grand final » dramatique, où tous les suspects sont invités à se réunir pour écouter le récit d’Hercule Poirot qui va confondre le ou les coupables, avec plus ou moins de larmes. Que de nuits blanches en perspective, à tourner les pages des romans très noirs de Dame Agatha, avec comme allié contre les cernes du lendemain matin le fameux Vide Poche de l’Officine, un sérum tonifiant contour des yeux, alliant huiles de plantes et huiles essentielles. Une manière d’être parfaitement équipé pour se plonger dans l’œuvre gigantesque de la « Duchesse du crime » .
« Elle pleura avec plus de véhémence que jamais. Poirot continua de lui tapoter doucement l'épaule. "Là… là… je comprends… je comprends tout… tout, je vous le dis. Je ne vous poserai plus de questions. Il suffit que vous ayez admis ce que je sais être la vérité." »
- Hercule Poirot dans Le Crime de l’Orient-Express, 1934
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